mercredi 26 novembre 2025

Les Aravis au col de la Colombière
Chaïne des Fiz, Haute-Savoie
Chaïnes des Fiz Haute-Savoie
Les forêts où prend forme et raison Le diamant noir du langage * La forêt pousse là où je ne regarde pas Je sens sa fraîcheur monter dans mon dos Ne la regarde pas ! envie son langage de pluie de vent oui envie Le noir rayonnement de son âge * J’écris par amour pour l’humus La rouge pourriture des monts Je secoue les branches pleine de mots car je voudrais aller là où sauvagement en d’autre temps s’ est enraciné le langage : noir paradis de la hêtraie clairière des égarés * Tant de forêts ont disparu où vivait notre langage Et les images blanches de la pluie sous l’ombrage Tant de forêt ont disparu par l’humain sabotage * Rassemblez-vous forêts faites du bruit cherchez les mots Donnez-nous quelques nuages et de la pluie en guise d’eau * Et de la pluie en guise d’eau * Les forêts disparaissent Sans qu’on le voie Leur obscurité cachait les temps à venir On s’empare d’un vide qui devient chose Privée, personnelle, parfois jardin ou même maison * Un arbre, un homme disparaît Un nœud est dénoué et en son cœur le rien * Un arbre disparaît et le rien le remplace se rapproche du ciel le bleu et L’océan pour un naufrage Là où jadis balayait la ramée * Disparition des forêts, disparition des hommes, personne ne le remarque On a seulement tout à coup plus de place A occuper *