Le revers de la montagne d'Oule, vallée de D'oze.
Couleur saumon des schistes
marneux en ubac. Ce qui me fait dire que la montagne a chaud au cul.
Et le ciel est de Jean-Baptiste
Tiepolo (des étagements nacrés de blanc et de bleu).
La chaleur ventilée passe entre les doigts des
peupliers au feuillage d’argile, refluent vers les hauteurs buissonneuses,
ouvertes et potelées, arrivées à maturité.
Dernière heure de soleil, avant
l’arrivée des grenouilles, avant les fraies et la danse des araignées dans les
feuillages bleutés des saules lymphatiques. Une atmosphère de savane africaine
où l’antilope n’hésiterait pas à pointer sa corne si une manade n’occupait pas
déjà la place. Un poney nain rumine sous le poids de sa crinière à hauteur d’ambroisie.
Dans les gravières le temps
compte sa moisson de galets au fil de l’eau rouge de tant de réminiscences
estivales. Galets épandus, sans pile ou face, égaux face à la terre et au ciel,
anciens fracas aux angles arrondis, vous égrenez une chaleur assoupie où
mollement s’enracinent les saules.
Les fenêtres sont ouvertes, les
rivières s’y jettent, obliques aux ombres des montagnes, aux allées en corridor
des Baronnies. Au sud, les crêtes passent la lumière au fil de de leur épée.
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