Printemps à Lus-la-Croix haute, sur la route de Grenoble
et Lyon
Ce n’est pas seulement la nature
qui est nouvelle (absence-présence des feuilles qui bientôt seront là), mais
également l’œil qui la perçoit. L’œil a été nettoyé par les eaux nouvelles que
libère la fonte des neiges du Diois et Dévoluy. Cette vivacité des couleurs
vient de l’eau, mais d’une eau crue, ressurgie, d’une eau vive aux éclatantes
rosaces et réseaux, artères, veines, veinules dans lesquelles circulent une affirmation…
Une eau qui par mille canaux
affirme.
Les Fauries, après
Lus-la-Croix-haute. Flaques de neige sur les prairies en pente qu’interrompent
les pommiers à l’écorce violacée. Cette dernière neige qui ocelle le vert d’un
blanc de pure lumière, a un goût de sorbet.
Toujours vient cette question.
Comment, à quel moment exact cueillir le printemps. Quelle est l’heure exacte
de la naissance ?
Toute naissance ne serait-elle
pas naissance du Temps lui-même ?
(Nous ne sommes pas seulement
nés, mais sommes toujours des êtres-pour-la-naissance. Le printemps me dit ça
ainsi que les neiges de la Jarjatte, qui attendent
de parler.)
A l’heure de sa naissance, le
printemps à Lus-la-Croix haute, voyons, est Verbe, affirmation par-delà tous
les néants temporels.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire